Les jeux nous mettant en scène dans un pays totalitaire ont le vent en poupe dans le milieu indépendant ces derniers temps. J’avais notamment déjà testé Paper, Please ! et Beholder est dans la même veine. De la même manière, nous sommes un fonctionnaire sous la pression du régime et qui risque sa vie en faisant son travail. Nous devrons donc faire face à des choix moraux importants qui auront des conséquences sur notre aventure, notre personnage et son pays.
Ouh le vilain rapporteur !
Suite au renvoi de l’ancien concierge de notre immeuble, notre pays nous a assigné à ce poste. Notre personnage doit donc déménagé dans un nouveau logement, situé dans le sous-sol du bâtiment avec toute sa famille. Tous les voisins pensent donc que nous sommes là pour veiller au bien-être des habitants et au bon fonctionnement de l’immeuble. Mais la réalité est tout autre, notre mission est de surveiller tout le monde et dénoncer tous les traîtres sous peine de voir notre famille en subir les conséquences.
Notre histoire sera donc déterminée par nos choix car nous pourrons choisir de répondre à la demande de l’état et vivre une vie tranquille avec notre famille ou bien on pourra choisir de créer une véritable Révolution. Bien sûr, les choix peuvent encore aboutir à d’autres destins et ce sera au joueur de les déterminer. Toutes ces possibilités rendent le jeu très attrayant car nous chercherons à voir toutes les fins possibles.
Du Point & Click et de la gestion :
Beholder se joue principalement à la souris car notre personnage se déplacera d’un simple clic et fera les actions demandées de la même manière. Nous allons donc circuler dans un immeuble en cliquant sur certains éléments pour interagir avec.
Le gameplay est donc très simple mais toute la subtilité reposera dans la discrétion et le timing. En effet , le but est de surveiller les voisins mais il ne faudra pas se faire repérer. Il faudra donc surveiller les horaires de sortie des résidents ( une horloge est disponible ) et faire les fouilles ainsi que les installations de matériels de surveillance quand ils ne sont pas présent.
De plus, il faudra faire attention au temps car certaines tâches devront être faites avant une certaine date. Donc le gameplay est simple mais toute la gestion du temps et l’analyse de l’activité des résidents vont rendre le jeu plus exigeant et plus passionnant. Certains échecs pouvant conduire à un Game Over, il sera nécessaire de faire très attention ou de recommencer le jeu pour le faire d’une meilleure manière. Globalement, c’est très sympathique même si l’échec peut se révéler frustrant mais c’est pour mieux recommencer.
Une patte graphique originale :
Graphiquement, le jeu repose sur une opposition entre ombre et couleur. Pour être plus clair, les personnages sont des silhouettes noires, exagérées dans leur trait, qui se déplacent dans un environnement coloré. C’est originale et c’est très beau, ça donne notamment un rendu cartoon qui flatte la rétine et qui s’explique par le ton du jeu. En effet, cela montre que les personnages ne sont que des ombres dont la forme est déterminée par leur fonction ( un policier sera notamment très musclé ) et qu’ils n’ont pas de vraies identité.
L’ambiance globale a un vrai rapport avec le contexte, c’est-à-dire que visuellement et auditivement, cela a un rapport avec les scènes et le régime politique. Par exemple, si un habitant est arrêté, on aura un thème militaire menaçant qui va se déclencher, montrant la puissance du régime mais aussi mettant en cause notre morale par rapport à ce qui va arriver à la personne.
J’ai toujours trouvé intéressant le fait d’arriver à associer parfaitement le scénario, l’univers du jeu et l’ambiance pour arriver à faire comprendre la situation au joueur et à l’immerger pleinement dans la thématique. Les développeurs de Beholder ont parfaitement réussi cette démarche.
Une rejouabilité partielle :
Beholder est un jeu aux fins multiples mais malheureusement, le début du jeu est toujours le même. Il faut savoir qu’une partie complète s’effectue en une dizaine d’heures et que les deux premières heures sont souvent les mêmes. Personnellement, je n’ai pas réussi à refaire plus de 3 parties parce que la répétition s’installe et la frustration aussi. Quand on sait qu’on ne rattrapera son erreur que dans 2h, c’est très compliqué d’avoir la patience de refaire le jeu. La rejouabilité s’adressera aux joueurs les plus patients et les plus envieux de connaître toutes les fins.
Beholder est un bon jeu avec une ambiance agréable et un concept original. Il a un gameplay simple mais qui demandera des analyses importantes pour anticiper différentes situations. Une ambiance en rapport avec le contexte bien exécuté et un scénario aux choix multiples très intéressant. Le seul bémol va être sa rejouabilité qui est répétitive les premières heures du jeu.